Rétroviseur

Le Retroviseur #6 : Corona : Corps-on-a…

Rappelle toi que tu as corps, respecte-le…
La nature se déchaine car on ne respecte pas assez notre corps…
L’oeil du Philosophe Emmanuel Leclercq

Nous ne cessons d’entendre chaque jour dans les médias, la déferlante propagation du Coronavirus. Tout se ferme petit à petit, crèches, écoles, lycées, universités, et peut être bientôt les théâtres, cinémas, restaurants jusqu’aux les lieux de culte… Tous les jours de nouvelles mesures sont prises: les Etats Unis ont décrété un l’Etat d’urgence, les vols sont supprimés, les frontières bientôt fermées. Comme en Italie, arrivera peut-être le jour où nous ne pourrons plus sortir de chez nous…

Cette épidémie a commencé en Chine, et nous étions bien loin d’imaginer qu’elle nous toucherait rapidement. Quand cela ne touche pas nos proches, nous n’y prêtons pas vraiment d’attention: nous regardons de l’extérieur la situation avec tristesse et compassion. Mais quand l’épidémie nous touche, nous sommes pris de paniques, comme si nous n’étions pas préparés. Mais il ne faut pas oublié de rappeler que cette épidémie ne fait pas autant de mort que la grippe saisonnière qui chaque année fait entre 2 à 6 millions de malades et provoque environ 8000 décès. Tout comme l’alcool qui engendre 41000 décès par an ainsi que le tabac qui emporte 73 000 personnes…

Alors restons réalistes mais ne cédons pas à la Psychose. Prenons les mesures d’hygiène recommandées, mais surtout prenons de la hauteur: Prenons le temps de réfléchir au corps que l’on a, que l’on possède et qui est le « Temple » de l’Esprit.
Alors en ce temps de crise mondiale du Corona que nous traversons, prenons conscience que le corps que l’on a (corps-on-a) est aussi en crise: notre corps n’est pas un objet, mais le « temple de l’Esprit ».

On ne peut donc pas négliger notre vie corporelle. Au contraire, nous devons estimer et honorer notre corps. Autant que possible, il faudrait éviter tout type de vices et de mauvaises habitudes qui pourraient nuire à notre santé et endommager notre corps. Celles-ci finissent par affecter la santé, et particulièrement le tabac, l’alcool et les drogues…
Il convient de cultiver la vertu de la tempérance, car elle nous aide à éviter les excès, tel que l’abus de nourriture, d’alcool, de tabac, ou de médicaments pris à mauvais escient. Tout ce qui peut causer du tort au corps est considéré comme étant mauvais ou inapproprié par l’Église. Par exemple, les personnes en état d’ébriété ou qui ont un goût immodéré pour la vitesse mettent en danger la sécurité des autres et la leur. Tant de personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route causés par des automobilistes ivres ou drogués !
Il n’est pas juste non plus de risquer inutilement la vie et la santé d’autrui uniquement par soif d’aventure.

La vie et la santé physique sont des biens précieux qui nous sont confiés. Nous avons à en prendre soin raisonnablement en tenant compte des nécessités d’autrui et du bien commun. Le soin de la santé des citoyens requiert l’aide de la société pour obtenir les conditions d’existence qui permettent de grandir et d’atteindre la maturité : nourriture et vêtement, habitat, soins de santé, enseignement de base, emploi, assistance sociale.
Concernant les jeunes personnes, les parents doivent rester vigilants, afin que leurs enfants ne s’abandonnent pas à un vice, car les mauvaises habitudes sont plus susceptibles d’être prises durant la jeunesse. Tant de jeunes ont perdu la vie à cause des drogues !
En plus de la santé physique, il est nécessaire de prendre soin de sa santé mentale. Si une personne ne mène pas une vie équilibrée, elle peut trouver dans les vices une manière de compenser les frustrations, les carences affectives, etc. Nous pouvons et devons chercher de l’aide professionnelle et spirituelle pour traiter les maux de notre esprit. À l’heure actuelle, la dépression est la cause de bien des souffrances, et peut même engendrer la mort. Il convient donc de consulter des médecins, des psychologues, des psychiatres, et de chercher une aide spirituelle.
C’est parce que nous ne respectons pas vraiment notre Corps, que la nature se déchaine…

Des conditions de travail inadéquates peuvent nuire également à la santé. Heureusement, les autorités sont plus attentives de nos jours à ces problèmes, bien que des cas d’abus soient encore à déplorer… Nous ne devons pas oublier non plus que nous ne sommes pas les esclaves des entreprises. Beaucoup se tuent à la tâche, sans jamais se reposer ni prendre de congés. Ces situations nuisent à la santé mentale et physique, sans parler du tort que cela peut causer à la famille. De nombreux parents abandonnent leurs enfants pour se consacrer au travail. Il se peut que l’argent gagné de cette manière soit ensuite dépensé pour consulter des médecins ou des psychologues, afin de soigner les maux occasionnés chez les enfants qui grandissent avec des parents absents.

S’il est important de prendre soin de son corps, il ne faut toutefois pas lui accorder une attention exagérée. L’âme est plus importante que le corps ; le corps mourra un jour, mais l’âme est immortelle ! Malheureusement, notre société accorde un soin exagéré au corps et voue un culte à la beauté. Il existe aujourd’hui une vraie « dictature de la beauté » qui asservit particulièrement les femmes. Les médias leur imposent souvent des canons de beauté, faisant ainsi souffrir celles qui n’y correspondent pas.
Il est certes important de prendre soin de son corps et de sa santé, mais il ne faut pas commettre l’erreur de tomber dans le culte exagéré du corps et d’accorder à celui-ci plus d’importance qu’à l’esprit.
Alors en cette période historique que nous traversons, en ce temps où nous restons chez nous, en ce temps où le Monde est plongé dans l’obscurité, prenons de la hauteur pour percevoir la Vraie Lumière…

Emmanuel Leclercq
Philosophe – Essayiste
Fondateur du Cercle de pensée anthropologique « Devenir pour Agir ».

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *