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Le Rétroviseur #2 : La philosophie en terminale, et après?

L’oeil du philosophe Emmanuel Leclercq

La Philosophie en terminale: et après?

Alors que des milliers d’élèves de terminales ont débuté lundi le baccalauréat par la mythique mais redoutable épreuve de philosophie, il est intéressant de se poser une seule question : quel héritage les élèves vont ils garder de cette matière, comment vont-ils la mettre à profit dans les années à venir?

La plupart d’entre eux ont commencé l’année avec une certaine appréhension, souvent négatif par l’expérience passée de leurs proches ; d’autres ont adhéré du fait de leur maturité exprimée par une curiosité ; enfin certains, motivés en début d’année le sont moins en fin, s’expliquant par la déception de l’enseignement du professeur. Il est vrai, qu’il est en grande partie responsable de faire aimer la philosophie. Comment faire aimer en une seule et unique année de leur vie, une matière inconnue jusque là par les élèves ? c’est un véritable défi: Faire aimer ce que personne ne connaît mais ce que tout le monde cherche et finalement ce à quoi tout le monde tend : la sagesse. La philosophie – amour de la sagesse- amour du Vrai, du Beau et du Bien est cet exigeant et sinueux chemin sur lequel le professeur devrait embarquer ces élèves ! Quelle joie de croiser le regard pétillant de son élève, comme si, à la suite de la pensée d’un philosophe ou d’un simple questionnement, il découvrait pour la première fois, ce qui allait le faire vibrer toute sa vie : la vérité en lui même ?

En effet c’est lorsque le professeur tend la main à la philosophie pour la transmettre à son élève, que se construit et se solidifie le lien si fort entre la raison et le réel. La philosophie doit s’incarner dans le concret de la vie. Comme le rappelle si bien Sören Kierkegaard, « la vie n’est pas un problème à résoudre, mais une réalité dont il faut faire l’expérience ». Ainsi la philosophie est cette école de la vie, où l’on vient apprendre et comprendre, pour vivre et mourir.

Les élèves qui ont entrouvert la porte de leur esprit au questionnement, sont aussi ceux qui accepté de se remettre en question, littéralement se questionner sur eux même, sans chercher à trouver toutes les réponses. Telle est le sens de cette si belle phrase de Levi Strauss : « un homme savant ce n’est pas celui qui trouve les bonnes réponses, mais c’est celui qui sait se poser les vraies questions ».

Ainsi, à l’aube d’une nouvelle vie, les apprentis philosophes ont maintenant ce bel héritage à transmettre: celui d’être des ambassadeurs de la sagesse, en faisant accoucher les esprits pour permettre à l’homme de découvrir le vrai, le beau, et le bien.

Finalement le problème n’est pas de savoir comment vont-ils mettre à profit les cours de philosophie dans leur vie. Il en est de leur liberté. Mais ce qui est certain c’est que la philosophie ne rend pas indifférent: Elle reste gravée dans le coeur de l’homme comme la pensée au coeur de l’Histoire!

Emmanuel Leclercq

Philosophe – Essayiste

Président-Fondateur du Cercle de pensée « Devenir pour Agir »

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